J'ouvre le post car je ne pourrai pas avancer tant que je n'aurai pas résolu la première question. Les autres sont là tant que j'y pense
Si dans ma famille on croit dur comme fer aux magnétiseurs et guérisseurs (apposition des mains, soins avec l'ail etc), on a toujours dit de moi que j'étais empathique. Mais pas dans un sens très valorisant.
J'ai grandi en étant une vraie éponge, changeant encore et toujours, selon les périodes, les lieux, les gens... Très tôt, cette empathie a été considérée comme un défaut, presque une maladie (on m'a même envoyée voir un psy).
Si c'était difficile pour moi (allez pleurer sans savoir pourquoi dès le plus jeune âge, vous sentir oppressé sans plus de raison dans un endroit et pas ailleurs...), il était encore plus dur de supporter l'incompréhension des miens. Ainsi, bien que j'apprécie les soirées festives à la maison, combien de fois ai-je refusé d'y participer?
J'étais cataloguée: timide, réservée, peu assurée, je faisais bande à part, comédienne, j'étais même caractérielle...
Quand j'arrivais à me maîtriser, c'était pour un temps. De façon invariable, venait l'explosion. Des pleurs, des hurlements, des rires incontrôlés. J'ai appris à avoir peur de ça. J'ai grandi en tentant de me trouver. Le regard des autres était difficile. J'ai appris à douter: est-ce que je ressens est normal?
Puis lentement le cheminement s'est fait: pourquoi ressentir des choses qui n'ont pas lieu d'être? Rien de pire que de se sentir en colère alors que techniquement, c'est la personne à côté qui l'est... Quand on prend conscience de ça, c'est à double tranchant. Surtout quand on est encore un enfant.
1. Ca soulage. Indéniablement. Les crises ne viennent pas de nous, les changements ne sont pas de notre faute, ce sont les autres (solution de facilité!).
2. Ca terrifie. Si ce que je ressens vient des autres, alors qu'est-ce que je ressens, moi?
Tout prend son sens. Les malaises quand on est en groupe, cette impression d'osciller entre le déni, la colère, la joie, l'énervement, presque autant d'émotions que de personnes dans la salle... Le mal-être quand on est seul, la terrible impression d'être perdu parce qu'on ne sait pas ce qu'on ressent.
Aujourd'hui adulte, après une enfance et une adolescence écartelées entre les sentiments des autres (entre autres choses, parce que l'empathie n'est pas la seule chose qui soit étrange), des remises en questions, des psy depuis l'enfance pour pallier à ce "problème"... Je me sens encore perdue.
Mais pas autant. Maintenant je sais une partie de ce qu'il se passe. Je tente de faire une barrière. Ma technique est simple: je me projette dans une forêt et tente de "sentir" l'énergie des éléments qui m'entourent (arbres, pierre, tout sauf des humains). Mais c'est si difficile parfois...
Quand j'ai moins peur de ça, je me dis que ce n'est pas une fragilité. Je ne suis pas à penser non plus que c'est un don, mais ce n'est plus forcément une malédiction. Seulement je ne sais pas quoi en faire (c'est ballot ça, non? -_-' )
Quand j'ai peur, je reste prostrée. Je fais tout pour ne pas y penser. Quand je change de sentiments de façon déraisonnable, je me dis en boucle "ce n'est pas toi, ce n'est pas toi, ce n'est pas toi". Et si possible, je quitte la pièce où je suis.
Alors, cette empathie, cette éponge à émotions, est-elle ou non une fragilité?Deuxième question.
L'empathie émotionnelle a-t-elle un lien avec l'hypersensibilité physique?
Bien sûr, je parle de la capacité de ressentir la douleur physique d'une émotion qui n'est pas la nôtre.
Mais je parle également de cette... Comment dire? "irradiation". Lorsqu'on sent la colère avec la peau, par exemple.
Vous est-il arrivé de ressentir d'abord par votre corps, et ensuite par les émotions classiques? Je reste sur l'exemple de la colère: vous êtes détendu, tout va bien, et d'un coup tout votre dos se raidit, vos poings et votre mâchoire se serrent, etc. Seulement après, vous ressentez la colère.
Troisième question:
Est-ce que les émotions que vous ressentez sont parfois amplifiées? J'ai déjà été surprise par le fait de sentir la peur d'une personne, et quand à mon tour je la ressens, elle s'amplifie jusqu'à se transformer en terreur. La colère en fureur, et ainsi de suite... Heureusement ce n'est pas systématique! :)
Quatrième et dernière question.
Sentir le "mouvement" (ou énergie) d'un arbre est-ce de l'empathie?
Je vous remercie d'avance pour les quelques réponses, idées, suggestions, que vous pourriez apporter!!
Et excellente soirée